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MM . Arago et Floquet firent ainsi perdre à la France les sympathies du gouvernement russe, qui avait les plus graves inquiétudes au sujet des Polonais, car il savait qu’avec de tels auxiliaires Paris deviendrait un foyer d’incendie pour le continent entier .

M. Arago commit une faute plus grande encore : il fit mettre en liberté les deux frères Wilkoszewski, condamnés trois mois auparavant par la Cour d’assises de la Seine, à cinq ans de prison pour émission de faux billets de la Banque de Russie. Le résident russe protesta en vain. Que penser de cette grâce exceptionnelle ? C’est vraiment par trop commode pour messieurs les faussaires. À l’avenir, ils attendront patiemment qu’un mouvement quelconque porte au pouvoir un ou deux polonophiles pour donner cours à leurs honorables industries. On mit ces malfaiteurs en liberté pour cause d’amnistie politique, comme si falsifier les billets de la banque d’un État était un délit politique. En suivant de tels raisonnements, un voleur qui ferait votre montre sous le prétexte que vous ne partagez pas ses opinions politiques commettrait également un délit politique. C’est trop élastique, en vérité, et les honorables libérateurs des faus-