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russe, lu sans doute en temps et lieu par le comte de Palikao, et qui expliquera la valeur de l’affirmation récente de M. de Chaudordy, que dès le début de la guerre il existait une alliance prusso-russe. Le gouvernement français refusa les services des Polonais, parce qu’après Sedan, le Journal de Saint-Pétersbourg, organe du ministère des affaires étrangères, publiait l’article suivant, où il n’est guère question d’une alliance prusso-russe, n’en déplaise à la perspicacité politique de M. de Chaudordy :

« Si l’Allemagne demeure victorieuse, — et les chances paraissent pour elle, — puisse-t-elle se convaincre qu’elle n’a pas affaire avec une nation dont elle doive autant redouter l’esprit d’envahissement que certains de ses publicistes veulent le lui faire croire. La leçon actuelle est assez terrible, d’ailleurs, pour que le pays qui la reçoit en profite. Qu’il avoue ou non l’avoir méritée, il la subit, et, la paix revenue, il y réfléchira.

« Seulement, laissez-moi répéter, dans l’intérêt de la paix durable, qu’une leçon sert d’autant mieux, — soit à un peuple, soit à un homme, — qu’il s’y mêle moins d’humiliation. Rien n’est plus dangereux pour la paix qu’un