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marbre blanc et grilles d’acier doré ; mais tant que je ne verrai pas étendre ces préaux jusqu’aux horizons infinis de l’humanité, et convertir ces grilles en charrues bondissant fièrement et librement à travers la terre rachetée de la servitude, je n’y vois ni place, ni raison, ni dignité pour un socialisme rêvassé dans les séniles poëmes de la pipe. Et la démocratie n’étant autre chose que la liberté dans la justice sociale, je ne comprends rien ni à la démocratie ni au socialisme dans ces magnaneries impériales, royales et grand-ducales, où chaque dynastie microscopique, singeant la grande, s’enroule dans ses actes d’héritage ou de vente comme dans une feuille de mûrier, pour habiller de soie l’État qui la chauffe et la tient close contre le socialisme, jusqu’à ce qu’elle soit mûre pour l’échaudement. Mais ce qui surtout confond mon intelligence, c’est l’étrange soif de paix à tout prix qui tourmente les socialistes de l’Occident, sous prétexte que la guerre amène la servitude. Est-ce la guerre, par hasard, qui nous a donné celle dont nous jouissons depuis que nous avons brisé nos crosses de fusils aux pieds de l’ordre qui règne à Varsovie et ailleurs ? Je comprends la paix pour les cocons, je la comprends encore mieux pour