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Nos paysans, en Galicie, faisaient dire des messes pour le succès des armes françaises.

On pourrait parler longuement des souscriptions organisées dans toutes nos provinces en faveur des blessés français et des victimes de la guerre, des sommes votées par nos municipalités pour le même objet et pour l’achat de semences à envoyer aux cultivateurs français ruinés par les Prussiens. On pourrait enfin rappeler qu’au début même de la campagne, un des principaux membres de notre émigration a fait don d’un demi-million de francs pour les besoins de la guerre.

Tels sont nos titres devant l’opinion publique française. Ces faits et ces chiffres, nous pouvons hardiment les mettre en balance avec ceux qui restent à notre charge, et nous espérons que tout Français impartial reconnaîtra que notre bonne renommée dans ce pays ne peut pas être perdue par la conduite d’une poignée d’égarés ou de misérables, et que nous ne méritons pas d’être jugés tous d’après quelques membres indignes de notre nation. De notre côté, nous pouvons assurer à ces Français qui étendent à tous les Polonais le jugement sévère mérité par un petit nombre d’entre eux, que jamais nous n’avons songé et ne songerons à juger la nation française d’après les membres de la Commune.

Il nous reste à parler d’un sujet douloureux, mais sans lequel notre exposé serait incomplet. Ce n’est pas pour récriminer que nous y touchons, mais pour montrer quels malheurs a amenés la coupable ambition de ces aventuriers qui, pour voir leurs