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craindre, un chapitre des mémoires de l’auteur, qui, même en 1845, ne se fût pas permis ces allures de Chérubin !


Académie royale de Mus, page 180. ― Cette abréviation, alors en usage pour désigner l’Académie royale de Musique, dans les journaux qui donnaient le programme des spectacles, devait, par un jeu de mots qui s’imposait de lui-même, servir d’enseigne à la maison du fameux M. Guillaume ; car les seuls académiciens de sa bizarre Académie étaient en effet les plus petits Rats de l’Opéra. Il les prenait en sevrage, les préparant à leurs hautes destinées, et, tout en complétant leur éducation chorégraphique, les renseignait sur la vie, leur procurait des amitiés utiles, les nourrissait de bisque et d’ortolans, et leur achetait des bijoux en topaze brûlée et des bas de fil d’Écosse.

Appelé chez M. Guillaume par quelque affaire, lors de son arrivée à Paris, Pierre Dupont, en entrant dans le salon, ne fut pas peu étonné d’y voir deux Rats, qui, nus comme les discours de deux académiciens, prenaient deux bains, dans deux baignoires !