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illustre passa en revue son répertoire de bambins, ses Voltaire, ses Figaro, ses Napoléon et ses Richelieu. Mais sa diction fine et mordante, son chant, dont Auber admirait la justesse, ne pouvaient plus rien sur une foule qui désormais préfère le poivre rouge au sel attique, et à qui il faut des cascades plus échevelées que la chute du Niagara. Après elle, il y eut à son théâtre des directions fantasques et éphémères ; on y vit M. Manasse et M. Daiglemont. Le pauvre Guichard du Théâtre-Français, aujourd’hui atteint de paralysie, y fit représenter une comédie moderne en vers, dans le genre de Ponsard ; et on nous y a même montré l’Andromaque de Racine, jouée par Mlle Duguéret. Toutes les actualités à propos desquelles nous écrivons s’en vont tour à tour dans le pays des vieilles lunes, et c’est pourquoi les lecteurs des Odes funambulesques ne devront pas plus aller chercher les Folies-Nouvelles au boulevard du Temple, que les lecteurs de La Comédie humaine ne trouveraient sur la place du Carrousel cette fameuse impasse du Doyenné, où commencèrent les amours de Mme Marneffe !