mais Hervé, chef d’orchestre au théâtre du Palais-Royal et maître de chapelle à l’église SaintEustache, avait donné quelques leçons de musique à l’impératrice. Il sollicita directement sa protection, et elle obtint pour lui, avec beaucoup de peine, le privilège d’un petit théâtre, sur lequel il pourrait donner des pantomimes et des saynètes (le mot fut renouvelé à cette occasion) à deux personnages seulement. Auteur, compositeur et comédien, Hervé imagina et joua des scènes d’opéra fou, débordantes d’inouïsme, comme Le Compositeur toqué, où, représentant un Listz éperdu qui, après une crise de piano, s’éveille échevelé sur le clavier, il s’écriait, à l’imitation des grands virtuoses : « Où suis-je ? Des femmes ! des fleurs ! de l’encens dans les colidors ! »
Mais il n’avait pas assez d’argent et il n’était pas assez administrateur pour fonder un théâtre véritable, et il céda son privilège. MM. Altaroche et Louis Huart, qui venaient de quitter la direction de l’Odéon, se substituèrent à lui, tout en s’assurant son concours sous toutes les formes bizarres et infiniment diverses que pouvait revêtir ce talent protée. Pour la pantomime, ils engagèrent Paul