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PRÉFACE.

tiques. Or nous ne savons pas que ni M. Thiers, ni M. de Falloux, ni M. Louis Blanc, ni M. de Montalembert, ni M. Proudhon, ni tant d’hommes d’État et d’écrivains éminents se soient jamais fâchés à propos des singuliers profils que leur ont prêtés les dessinateurs humoristes. Il nous reste seulement le regret d’avoir cru à la lettre apocryphe signée Thomas Couture ; mais notre javelot perdu n’aura même pas égratigné cette jeune gloire.

Un mot encore : les Odes funambulesques n’ont pas été signées, tout bonnement parce qu’elles ne valaient pas la peine de l’être. Et d’ailleurs, si l’on devait les restituer à leur véritable auteur, toutes les satires parisiennes, quelles qu’elles soient, ne porteraient-elles pas le nom du facétieux inconnu qui s’appelle tout le monde ? Enfin, ennemi lecteur, avant de condamner ce fragile essai de pamphlet en rhythmes, et de le jeter dédaigneusement à la corbeille avec le dernier numéro du Réalisme, songe que la Satire magistrale de Boileau ne peut plus servir en 1857, ni même plus tard, comme arme du moins. Heureux celui qui pourrait non pas trouver, non pas compléter, mais