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PRÉFACE.

assurément n’est pas résolu dans le pauvre petit bouquin étrange que voici, improvisé au hasard et bribe par bribe à vingt époques différentes. Mais, tel qu’il est, il pourra sans doute distraire pendant dix minutes les amateurs de poésie et d’art : il y a eu dans tous les siècles beaucoup de livres dont on n’en pourrait pas dire autant, et qui ne valent pas une cigarette.

Pour ce qui regarde les formes spéciales imitées dans quelques pièces, est-il nécessaire de rappeler encore une fois que la parodie a toujours été un hommage rendu à la popularité et au génie ? Nous croirions faire injure à nos lecteurs en supposant qu’il pût se trouver parmi eux une âme assez méchante pour voir dans ces jeux où un poëte obscur raille sa propre poésie, une odieuse attaque contre le père de la nouvelle poésie lyrique, contre le demi-dieu qui a façonné la littérature contemporaine à l’image de son cerveau, contre l’illustre et glorieux ciseleur des Orientales. Quant aux personnalités éparses dans ces pages éphémères, qui pourraient-elles raisonnablement courroucer ? Nous le répétons de nouveau, ce ne sont et ce ne pouvaient être que des caricatures absolument fantas-