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Éveil, page 47. ― La création fantastique d’Évohé, cette confusion entre la muse et la femme, qui commence à cette première satire pour ne finir qu’à la dernière, n’est pas si arbitraire qu’elle semble l’être, car elle peint l’âme et l’esprit de toute une époque. En 1830 (c’est toujours à cette date qu’il faut remonter,) les poëtes voulurent, comme Byron, amalgamer leur vie idéale et leur vie réelle, être vraiment dans la vie ce qu’ils étaient dans le livre, et, dans la double extase de leur inspiration et de leurs amours, la femme pour eux devint muse, et la muse femme. On voit dans mes satires (1845-1846) le dernier reflet de cette tradition, morte déjà.


Comme un clairon de Sax, page 48, vers 27. ― Sax, à qui un peuple hellène eût élevé des statues s’il ne l’eût divinisé, a inventé des familles d’instruments à vent en cuivre, tout un orchestre que la voix des ouragans ne peut faire taire, et il a fait des réalités de toutes les métaphores inventées par les épopées et par les apocalypses à propos des trompettes d’airain. ― Feuchères, page 48, vers 30, a été un de ces Benvenuto de 1830 qui