Mais je parais, et d’elle il reste seulement,
Voyez ! cet art bouffon qui fit sa jeune gloire !
Sur le mot voyez, un changement de costume s’exécute à vue.
Le personnage représentant l’ancienne salle des Folies-
Concertantes disparaît, et laisse voir à sa place un comédien
vêtu d’un splendide costume bouffon.
Le Comédien bouffon.
Oui, c’est moi, me voilà ! Vous savez mon histoire.
Je naquis près des Dieux antiques, mes voisins,
Sur un lourd chariot couronné de raisins !
Puis, sur tous les tréteaux et sur toutes les planches
J’ai fustigé le vent de mon rire aux dents blanches !
En lançant comme dit Hamlet : « des mots, des mots ! »
J’ai distrait quelquefois le passant de ses maux !
Polichinelle et clown, j’ai su, qu’on s’en souvienne,
Joindre à l’humour anglais la verve italienne !
J’aurai fini ma tâche et rempli mon devoir,
Si vous voulez aussi vous égayer à voir,
Au bruit de la crécelle et du tambour de basque,
Frissonner ma crinière et grimacer mon masque !
Cherchez-vous la maison de Scapin ? c’est ici !
Et les enfants seront les bienvenus aussi !
O gaieté ! dans ce temple heureux où tu t’installes,
Page:De Banville - Odes Funambulesques.djvu/141
Cette page n’a pas encore été corrigée