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Cheval aux ailes blanches
Comme les avalanches,
Tu prenais ton vol, l’œil
Ivre d’orgueil,

Quand sa main blanche et nue
T’empoignait sous la nue,
Ainsi que tu le veux,
Par les cheveux !

Mais, ô Déesses pures,
Ornez vos chevelures
De couronnes de fleurs,
Séchez vos pleurs !

Car le divin poëte
Que votre voix regrette
Va sortir du tombeau
Joyeux et beau.

Les Odes qu’il fit naître
Lui redonneront l’être
À leur tour, et feront
Croître à son front

Victorieux de l’ombre,
L’illustre laurier sombre
Que rien ne peut faner
Ni profaner.