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II

Déjà la France, à qui nous sommes,
Douce mère frappée au flanc,
Dans le troupeau de ses grands hommes
Choisit ta place au premier rang ;

Et, te célébrant dans ses veilles,
Elle te bénit, fils pieux,
D’avoir égalé les merveilles
Qu’enfantèrent nos grands aïeux.

Ô fils d’Orphée et de Pindare,
Instruit par eux dans l’art des vers,
Qu’elle est belle, en ce siècle avare,
Ton œuvre aux cent aspects divers !

Ta jeune maîtresse la Rime,
Qui fait toujours ce que tu veux,
Te donne, prodigue sublime,
Les diamants de ses cheveux ;

Elle t’offre ces pierreries
Qui semblent transir et brûler,
Et l’on voit leurs flammes fleuries
Dans ton poëme étinceler.