Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Vendangeuse


 
Toi dont les cheveux doux et longs
Se déroulent en onde fière,
Comme les flots de ta rivière,
Ô belle fille de Châlons !
Penche ta tête parfumée,
Que je puisse, ô ma bien-aimée !
Voir baigné par ces cheveux blonds
Ton riant profil de camée.

Ô fille d’un climat divin !
Tu naquis plus blanche qu’un cygne
Et ton grand-père dans sa vigne
Mouilla ta lèvre avec du vin !
Aussi, lorsque la primevère
Triomphe du climat sévère,
Loin du monde vulgaire et vain,
Vers les cieux tu lèves ton verre.