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À Adolphe Gaïffe


 
Jeune homme sans mélancolie,
Blond comme un soleil d’Italie,
Garde bien ta belle folie.

C’est la sagesse ! Aimer le vin,
La beauté, le printemps divin,
Cela suffit. Le reste est vain.

Souris, même au destin sévère !
Et quand revient la primevère,
Jettes-en les fleurs dans ton verre.

Au corps sous la tombe enfermé
Que reste-t-il ? D’avoir aimé
Pendant deux ou trois mois de mai.

Cherchez les effets et les causes,
Nous disent les rêveurs moroses.
Des mots ! des mots ! cueillons les roses.


Mai 1855.