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Et, diaphane et blanche,
Le soir vers nous se penche,
En posant ses deux mains
Sur les jasmins.

Sa plainte triste et pure
Dans le ruisseau murmure,
Et s’envole en rêvant
Avec le vent.

Que le printemps renaisse,
Âme de ta jeunesse,
Elle tressaille aux sons
De tes chansons,

Et parfois se soulève,
Pour les entendre en rêve
Dans la brise passer
Et s’effacer.

Rendors-toi, dors heureuse,
Pauvre fille amoureuse :
Notre amour te défend
Comme un enfant !

Croise tes mains d’ivoire :
Car, du moins, ta mémoire
Qui sait nous attendrir,
Ne peut mourir !