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Par ces scrupules obligeants,
Trop souvent on condamne
La fée amoureuse à des gens
Coiffés de têtes d’âne.

Firdusi ne vit plus à Thus !
Toutes les nuits un ange
Vient baiser les fleurs de lotus
Aux bords sacrés du Gange ;

L’hyacinthe frissonne encor
Dans les clairières lisses ;
Toujours, faisant du soleil d’or
Les plus chères délices,

La rose à sa douce senteur
Enivre Polymnie,
Mais je connais plus d’un auteur
Qui n’a pas de génie !

Viens ! ne laisse pas galamment
Notre gentille escrime
Aux sots, privés également
De raison et de rime.

Au moins, reprends notre lien
Pour une année entière !
Et d’ailleurs, ami, tu peux bien
Chez le vieux Furetière