Page:De Banville - Les Stalactites.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À Sainte-Beuve

 
À la porte d’un beau château
Bâti pendant la Renaissance,
Une dame au riche manteau,
Les cheveux baignés d’une essence
Divine, rit au vert coteau.

Elle a l’œil superbe et moqueur ;
Ses sourcils noirs aux courbes jointes
Enivrent comme une liqueur,
Et des rayons baisent les pointes
Folâtres de sa bouche en cœur.

Elle montre l’un de ses seins
Nu. Plus souple qu’une liane,
Cette Nymphe, heureuse aux larcins,
A pris les armes de Diane
Qui lui servent pour ses desseins.