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que ; un conte fait au Couché du Roy ne sont rien en apparence ; & par ce Rien commencent les Tragedies, dans lesquelles on versera tant de sang, & on verra sauter tant de testes. Ce n’est qu’un nüage qui passe, & une tache en un coin de l’air, qui s’y perd plustost qu’elle ne s’y arreste. Et neantmoins, c’est cette legere vapeur, c’est cette nuée presque imperceptible, qui excitera les fatales tempestes que les Estats sentiront, & qui ebranlera le Monde, jusqu’aux fondemens. On s’est imaginé autrefois que c’estoient les interests des Maistres, qui mettoient en feu toute la Terre, & c’estoient les passions des Valets.

Je ne doute point que le Roy de Perse ne prist des pretextes tres-specieux, pour justifier ses armes, quand il vint en Grece, & que ses Manifestes ne dissent merveilles de ses intentions. Il ne manqua pas de Pretentions ni de Droits. Il n’oublia pas, que le grand Roy ne venoit que pour chastier les petits Tyrans ; & qu’il appor-