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que ſyllabe, & ſous chaque point. Ne ſoyons pas ſi indulgens à noſtre eſprit, ni ſi curieux, dans celuy d’autruy. Il ne faut pas aller querir ſi loin la Verité, ni prendre les choſes de ſi haut. Il ne faut pas rapporter à des cauſes reculées, & aux Conſeils du Siecle paſſé, des ſuccez, ou arriuez fortuitement, ou à qui vne legere occaſion aura donné lieu.

Les Stoïques, qui n’ont pas voulu, qu’une feüille d’arbre ſe remuaſt, sans ordre particulier de la Prouidence, ni que le Sage levaſt le doigt, ſans congé de la Philoſophie ; ne iugeoient pas plus auantageuſement de Dieu, & de la Personne plus proche de Dieu, que ces Rafineurs preſument d’vn Homme, qui est ſouuent moins que mediocre ; qui n’a que le quart, ou la moitié de la partie raiſonnable ; qui de ſa vie ne ſongea à eſtre Sage, ni à s’approcher de Dieu. Il n’y a point de moyen, qu’ils ajuſtent leurs opinions à noſtre commune capacité : Ils ne peuvent deſcendre iuſques à nous. Dans le iugement qu’ils font des hommes, ils