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autres Princes. Ils font des iugemens preſque auſſi plaiſans que ceux, qui diſoient à Athenes, qu’on ne ſe fiast pas à la mort du Roy Philippe, & qu’il s’eſtoit fait tüer tout expres, pour attraper les Atheniens.

On voit par ce mauſais mot iusqu’où peut aller la mauvaiſe ſubtilité, & quel eſt l’eſprit de la Grece, & de ces Speculatifs. Mais il y a eu des Speculatifs en tout Païs. Il y a touſiours eu des Alchimistes, & des Souffleurs, qui ont diſtillé les choſes humaines ; qui ont donné plus de liberté qu’ils ne deuoient, à leurs coniectures, & à leurs ſoupçons. Parce que Iunius Brutus contrefit le Sot, ils ont eu de la deſfiance de tous les Sots : Ils ſe ſont figurez, que tous les Niais imitoient Brutus ; que la ſimplicité apparente eſtoit vn artifice caché ; que ceux qui ne sçauoient rien, diſſimuloient leur ſcience, que le ſilence de ceux qui ne diſoient mot, couuroit de dangereuſes penſées.

C’eſtoit l’opinion qu’auoit vn Prince Romain d’vn certain Imbecille de ſon