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OV DE LA COVR.

ſonnement ; ils ſe perſuadoient que l’Authorité ſuppleoit à tout cela, & qu’immediatement apres leur Promotion, Dieu eſtoit obligé de leur enuoyer de l’eſprit, pour bien gouuerner, & de faire valoir l’election du Prince, par la ſubite illumination de ſes Miniſtres.

Il n’en va pas toutefois ainſi : C’eſt tout ce que Dieu a voulu faire, pour les Miniſtres de son Fils vnique, deſquels nous auons dit quelque chose, au commencement de ce Diſcours. Par là il s’eſt moqué de la ſuperbe Philoſophie. Il a confondu la Prudence humaine ; prenant ces Ames neuues & groſſieres, pour eſtre les Confidentes de ſes ſecrets ; les rempliſſant beaucoup, comme dit vn Ancien Chreſtien, parce qu’il y trouua beaucoup de vuide. Il a tiré des cabanes & des boutiques, ceux qu’il vouloit faire Rois & Docteurs des Nations. Il ne faut pas que les autres Ignorans pretendent d’eſtre eſclairez de la ſorte ; ni qu’au lieu de l’eſprit de Prophetie, de l’explication des Eſcritures, & du