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obeïr aux ordres secrets qu’il a receus de sa Femme. Dans les plus honnorables occasions, il regrette la fumée d’Ithaque : il souspire l’absence de Penelope : Il prefere les rides d’une Vieille, qui l’attend au logis, à l’Immortalité qu’on luy promet, s’il veut demeurer à l’Armée.

Cet Homme qui s’est marié, est devenu un autre dans le mariage. Auparavant il croyoit que c’estoit pieté, de se hazarder, pour la Patrie ; & il croit à cette heure que c’est cruauté, de ne se pas conserver, pour sa Maison. Il ne songe plus à la Vertu, parce qu’il ne la peut pas laisser, par son Testament : Il ne se soucie que des Richesses & des Charges, qui peuvent passer de luy aux Siens ; pour lesquels il a des desirs si dereglez, & une ambition si aveugle, qu’il ne connoist plus, ni Dieu, ni Roy, & ne s’arreste, ni aux Autels, ni aux Throsnes, quand il s’agit de leur interest.

Si Stilicon n’eust point esté marié, sa fin euft esté aussi heureuse, que la pre-