C’est cette qualité si necessaire au Ministre, d’aimer la Personne du Prince, aussi bien que son Estat. L’une & l’autre passion doit egalement posseder son ame, & l’une, sans l’autre, est deffectueuse. Nous allasmes plus avant ; & apres avoir respondu à ce qui fut allegué de l’Histoire de Daubigné, sur le sujet des Ducs de Joyeuse, & d’Espernon, je revins ainsi à nostre maniere.
N a dit autresfois, de deux Macedoniens,
que l’un aimoit Alexandre,
pas que l’autre aimoit le Roy. Il n’est pas
bien de partager une chose, qui doit demeurer
entiere. Pourquoy separer le Roy
d’avec Alexandre, & mettre en pieces ce
pauvre Prince ? Cette division est violente,
& outrage la Nature. C’est coupper un
corps en deux. Les interests du Roy sont
inseparablement unis à ceux de l’Estat : Et
je vous auoüe, que je ne puis approuver
la bassesse du Cardinal de Birague, qui