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agreable à un chacun, une Puissance redoutée de tout le Monde.

Quoy davantage ? C’estoient des Amis dignes d’Auguste : Esclairez des plus pures lumieres de la Sagesse, quand il falloit deliberer ; Bruslans de zele & d’affection, quand il falloit executer les choses deliberées. Tantost ils suyvoient les intentions d’Auguste, tantost ils les prevenoient : Ils n’obeïssoient pas seulement à ses paroles, & à ses commandemens, mais aussi à ses signes, & à ses desirs. Tout autre qu’eux n’eust pû soustenir l’eclat d’une vertu si vive & si agissante que la sienne ; bien loin de la pouvoir appuyer ; de la fortifier, comme ils faisoient, & de travailler avec elle.

N’est-il pas vray qu’un Prince qui a de pareils Ministres, peut prendre quelques heures de repos, sans prejudice du Repos public ; peut destendre la contention de son esprit, sans que ses affaires en pâtissent ? Je m’asseure que vous en demeurerez d’accord aveque moy : mais vous m’a-