Page:De Balzac - Aristippe, ou De la Cour, 1658.djvu/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de sa Fin. Le voilà Idolatre, sans y penser : Il adore ce qu’il a fait, & fait comme les Statüaires d’Athenes, qui faisoient leurs Dieux de leurs Ouvrages. Ses pensées, qui ne devroient s’occuper qu’à la Gloire, & n’avoir pour objet que le salut du Public, aboutissent toutes à ce beau Dessein. Il luy ouvre ses coffres, & luy verse ses thresors, autant pour faire despit aux autres, que pour luy faire du bien. Il luy a desja donné toutes les charges de son Royaume, & tous les ornemens de sa Couronne : Il ne luy reste plus que sa propre personne, à luy, donner. Ce qu’il fait finalement, avec une si absoluë & si entiere resignation, qu’il n’est point d’exemple, dans les Monasteres, d’une volonté plus sousmise, & d’un plus parfait renoncement de soy-mesme.

On ne le montre que quand on a besoin de sa presence, pour authoriser les conseils, ausquels il n’a point eu de part ; & il est content de ne paroistre que pour cela. On l’amuse à de petits divertissemens,