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les Puis, & toutes les Fontaines de leur Païs : Quand ils infecteroient mesme les Rivieres, on pourroit faire venir de l’eau d’ailleurs, & le Ciel en fourniroit tousjours quelques gouttes : Mais il faut boire icy de necessité, soit de l’eau, soit du venin. Contre ces maux domestiques, il n’est pas permis de se servir de remedes estrangers. Nous sommes obligez de demeurer miserables, par les Loix de nostre Religion, & d’obeïr aux Furieux, & aux Enragez, non seulement par la crainte, mais aussi par la conscience.

C’est pourquoy, puisque les personnes des Princes, quels qu’ils soient, nous doivent estre inviolables, & saintes, & que les characteres du doigt de Dieu font une impression, qu’il faut reverer, sur quelque matiere qu’elle soit gravée ; tournons nostre haine contre leurs Flateurs, qui nous jettent dans ces miseres sans ressource : Prenons nous-en aux mauvais Conseillers, qui nous donnent les mauvais Princes, & qui excitent les Inno-