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rient egalement des uns & des autres ; Que Jupiter commande qu’on les jette au vent, comme choses viles, & de nulle consequence.

Ainsi en bouffonnant, & en alleguant les Fables, ils persuadent tout de bon au Prince, qu’il n’est point obligé à sa parole, apres luy avoir persuadé qu’il n’est pas sujet, non plus, aux fantaisies, & aux visions des Legislateurs ; Ils soustiennent que c’est à luy à definir de nouveau aux Hommes, ce qui est bon & mauvais ; à declarer au Monde, ce qu’il veut qui soit juste & injuste à l’avenir ; à mettre le prix & l’estimation à chaque chose, aussi bien dans la Morale, que dans la Police.


VOilà comme se font les Tyrans. De ce germe, s’engendrent les Monstres. De ces commencemens, on vient à mettre le feu à Rome ; à faire une boucherie du Senat ; à deshonnorer la Nature, par ses desbauches, & à luy declarer la guerre