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mes, & nostre Argent. Jamais les affaires de la Republique ne furent ni plus fleurissantes, ni plus ruinées : Elle n’eut jamais, ni plus de reputation au dehors, ni plus de misere, dans ses entrailles.

Pareils Ministres ont esté cause de la fin des deux Empires, & ont perdu Rome & Constantinople, par la fatale mollesse de leurs conseils. Ils ont ouvert la porte à tous les Barbares : ils ont honteusement acheté la Paix, soit des Goths, soit des Vandales, soit des autres Peuples de l’Aquilon, d’où tout le Mal devoit venir, dans le Monde. Ils ont conté pour rien ce deshonneur de l’Empire, & cette infamie du Nom Romain, pourveu que par la douceur du Mot, ils pussent corriger l’amertume de la Chose, & que quand ils payoient Tribut à leurs Ennemis, il leur fust permis de dire qu’ils donnoient Pension à leurs Alliez. Ils ne se sont point souciez de la fortune de l’Avenir, & de ce que deviendroit la Posterité, pourveu qu’ils pussent autant vivre, que l’Estat