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MEMOIRES SECRETS.

pendant eu la constance d’écouter jusqu’au bout, mais à la charge de n’y pas revenir. Cette tragédie paraît absolument tombée.


9. — *C’est décidément M. Delaulne, avocat, qui est secrétaire de la pairie. M. Désormeaux était effectivement sur les rangs[1], mais l’autre l’a emporté. C’aurait été M. Gaillard, membre de l’Académie Française, si le maréchal de Richelieu ne s’y était fortement oppose, ne s’y était fortement opposé, en déclarant qu’il ne pouvait pardonner à cet orateur la façon indécente dont il avait parlé du cardinal de Richelieu, dans son discours de réception, le jour où il avait pris place à l’Académie.

Dans le courant des opinions relativement à cette élection, il avait été question d’un nommé La Roue, ci-devant secrétaire de l’ancien procureur-général : un des ducs dévoués au parti de la cour pérorant fortement en faveur de ce sujet, finit par dire : « À tous égards, Messieurs, La Roue nous convient. » Les pairs protestans saisirent l’équivoque, et se mirent à rire d’une façon très-mortifiante pour l’orateur.

10. — On croyait la pièce des Druides absolument tombée, mais M. le duc d’Orléans, qui n’était pas à la première représentation, ayant témoigné l’envie de la voir, elle a reparu hier. On y a retranché plus de cinq cents vers, et la marche a été moins embarrassée, le dialogue moins ennuyeux, et la défense de l’humanité contre la barbarie de la superstition mise dans un jour plus lumineux et plus intéressant. Il y avait très-peu de monde, et l’assemblée étant en grande partie composée des amis ou des partisans de l’auteur, on a fort applaudi on l’a demandé, entre les deux pièces, avec tant d’instances

  1. V. 23 février 1772. — R.