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JUIN 1770.

Ci-git un vieux coquin qui mourut de colère,
D’avoir fait un coquin, plus coquin que son père.

*Il paraît une Réponse au citoyen qui a publié des Réflexions#1. Cet écrit, plein de nerf et de raison, détruit tout ce qui est dit dans l’autre pamphlet, et ses argumens de l’autorité des plus grands écrivains sur l’administration et le gouvernement des États, et combat souvent son adversaire par ses propres paroles.

22. — *Il court un quatrain sur les circonstances présentes :


France, tel est donc ton destin,
D’être soumise à la femelle !
Ton salut vint de la pucelle,
Tu périras par la catin#2.

*On rapporte que madame la comtesse Du Barry ayant rencontré M. le duc de Nivernois, un des protestans au Lit de justice, l’avait arrêté, et lui avait dit : « Monsieur le duc, il faut espérer que vous vous départirez de votre opposition ; car, vous l’avez entendu, le roi ne changerait jamais. — Oui, madame, mais a dit il vous regardait. »

25. — Les Comédiens Français ont donné, hier, la première représentation de Gaston et Bayard, tragédie du sieur de Belloy, imprimée depuis long-temps, et même jouée en quelques endroits. Malgré la magie de la représentation et du jeu du sieur Le Kain, les connaisseurs [1] [2]

  1. V. 8 avril 1771. — R.
  2. Outre ce rapprochement entre les destinées de la catin et de la pucelle, on en peut faire un autre assez singulier : c’est que toutes deux sont nées au village de Vaucouleurs. — R.