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MEMOIRES SECRETS.

Madame la comtesse Du Barry, qui déploie de plus en plus son goût pour les arts, a ordonné de l’acheter : elle l’a payé vingt-quatre mille livres ; et sur le reproche qu’on lui faisait de choisir un pareil morceau entre tant d’autres qui auraient pu lui convenir, elle a répondu que c’était un portrait de famille qu’elle retirait. En effet les Du Barry se prétendent parens de la maison des Stuarts.

26. — *Il passe pour constant que mardi dernier M. duc de Duras, gentilhomme de la chambre en exercice a remis au roi, de la part des princes du sang, un Mémoire de vingt pages, où ils reprennent toute l’affaire actuelle dès son origine, attaquent directement M. le chancelier, dont ils suivent les opérations, en font voir le vice et les contradictions, et finissent par des protestations entre les mains de Sa Majesté contre tout ce qui a été fait et contre tout ce qui se fera. Il est à observer que M. le comte de La Marche refuse constamment de se joindre aux autres, et n’a rien signé.

27. — *À l’occasion du bruit qui court de l’exil de la Cour des Aides, on a fait le placet suivant au roi, au nom des femmes des conseillers au Parlement.


Nos époux, ô Louis, sont en captivité ;
Nous gémissons loin d’eux, dans la viduité.
Jusqu’à ce jour pourtant une erreur secourable
À nos cœurs désolés apportait quelque espoir ;
Mais enfin, de Maupeou la vengeance implacable,
Nous condamne, dit-on, à ne les jamais voir.
À leur comble montés, nos maux sont sans remèdes :
Laissez-nous pour soutien au moins la Cour des Aides.

28. — *Il paraît deux nouvelles brochures sur les ma-