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JUIN 1770.

la copie d’une lettre écrite à cette occasion, dit-on, à M. de Langeac, par le prince de Conti.

« On dit, Monsieur, que vous voulez faire périr le sieur Guérin sous le bâton. Je vous prie de songer qu’il est mon chirurgien ; qu’il m’est fort attaché ; que j’en ai besoin, car j’ai beaucoup vu de filles ; j’en vois encore… j’ai eu des bâtards, mais j’ai toujours eu soin qu’ils ne fussent pas insolens… »

24. — *Les pasquinades continuent. On a fait le quatrain suivant, à l’occasion des six Conseils Supérieurs.


La Cour royale est accouchée
De six petits Parlementaux
Tous composés de m……… ;
Le diable emporte la nichée !


*Il paraît une lettre des officiers du bailliage de Villefranche en Beaujolois, ville de l’apanage de M. le duc d’Orléans, adressée à ce prince, du 6 mars 1771, par laquelle ils remettent leurs démissions entre les mains de S. A., plutôt que de reconnaître le Conseil souverain dont on veut les faire ressortir. Cette pièce historique de magistrats subalternes est digne de figurer avec avantage parmi toutes celles de ce genre qui ont paru ou qui paraîtront.

25. — L’impératrice des Russies a fait enlever tout le cabinet de tableaux de M. le comte de Thiers, amateur distingué, qui avait une très-belle collection en ce genre. M. de Marigny a eu la douleur de voir passer ces richesses chez l’étranger, faute de fonds pour les acquérir pour le compte du roi. On distinguait parmi ces tableaux un portrait en pied de Charles Ier, roi d’Angleterre, original de Vandyk. C’est le seul qui soit resté en France.