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MEMOIRES SECRETS.

lire sans avoir communiqué son ouvrage à un comité de ses confrères ; qu’il n’avait pas pris cette précaution, et qu’il ne pouvait répondre aux désirs de l’assemblée. On présume que ce règlement a été fait à l’occasion du discours de M. Thomas, dont on a parlé l’an passé, et qui fit un si grand scandale à la cour et à la ville.

22. — *Tous les jours on reçoit des nouvelles de différens bailliages qui ne veulent pas reconnaître les Conseils Supérieurs ; on parle entre autres de celui de Langres qui a écrit à ce sujet une lettre très-forte à M. le chancelier : même éloquence, même patriotisme dans ces ouvrages.

23. — *On fera simplement mention ici, pour mémoire, d’un écrit intitulé : Lettre d’un Bourgeois de Paris à un Provincial au sujet de l’Édit du mois de décembre 1770, en date du 5 février 1771. Cet écrit ne porte aucun caractère d’authenticité ; il entre dans un détail déjà fait des maux qui peuvent résulter de la funeste loi ; il est instructif, simple, et paraît l’ouvrage d’un bon patriote ; mais ne contenant rien de neuf, on n’en parlera pas plus au long.

— Le sieur Guérin, chirurgien du prince de Conti a eu, il y a quelque temps, une rixe à l’Opéra avec M. le marquis de Langeac, colonel à la suite des grenadier de France. Ce dernier ayant trouvé mauvais que l’autre eût regardé indécemment sa maîtresse, l’a traité comme un gredin, le menaçant de lui faire donner des coups de bâton par ses gens. Le sieur Guérin a pris au collet M. de Langeac, a fait semblant de ne pas le connaître et l’a forcé à venir chez le commissaire. Là, il s’est réclamé du prince son maître, et lui a été renvoyé. Cependant son adversaires jetait feu et flammes… On répand