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JUIN 1770.

19. — *On a des Remontrances du Parlement d’Aix, singulières par leur tournure, et qui font remonter les évènemens du jour jusqu’à l’affaire de Bretagne, où ce Parlement en trouve l’origine. Cette filiation, très-développée, forme un tableau historique et étendu, extrêmement curieux.

20. — *Le Parlement de Douay a fait, le 13 de ce mois, un arrêté en faveur du Parlement de Paris. Cette démarche est remarquable, en ce que c’est la première fois que cette compagnie prend fait et cause pour une autre, et que jusqu’à présent elle n’avait paru prendre aucune part aux affaires publiques. D’ailleurs on y voit avec plaisir qu’elle traite l’objet d’une manière neuve, en demandant que le procès soit fait légalement aux membres de ce corps, s’ils sont coupables : point capital, pas ou trop peu discuté par les autres Parlemens. Quant au style, il est très-sain, très-pur et très-noble ; il ne se sent en rien du terroir étranger.

21. L’Académie Française a tenu aujourd’hui sa séance publique pour la réception de M. le prince de Beauvau et de M. Gaillard. Jamais on n’avait vu à pareille assemblée un concours si prodigieux de femmes. On en à comptait plus de quatre-vingts, dont une grande partie de dames de la cour, beaucoup de seigneurs, et une multitude immense d’auditeurs de toute espèce. Le discours de M. de Beauvau, qui a ouvert la séance, était court et simple, en un mot, a paru un discours de grand seigneur. On y a cependant remarqué l’adresse


    dans la constitution de la Monarchie Française par M. de Maupeou, chancelier de France ; Londres, 1774-75, 8 volumes in-12. Les emprunts faits à ce Journal par le rédacteur des Mémoires secrets sont tellement fréquens que pour éviter la répétition des mêmes notes nous nous contenterons de faire précéder d’un astérique les articles qui en seront extraits. — R.