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MEMOIRES SECRETS.

Paris, dans le même esprit que celles des autres Cours qui en ont arrêté. Elles sont du 25 du mois dernier, et sont déjà imprimées. On les annonce comme volumineuses et comme développant la matière d’une manière plus historique que les autres.

16. — Le Parlement de Provence a adressé au roi des Remontrances très-pathétiques sur la situation présente du Parlement de Paris, et rappelé la trop douloureuse histoire de Bretagne, qu’il regarde comme la source de ce qui se passe aujourd’hui. Elles sont rédigées de main de maître et très-longues.

17. — Les Chancelières[1] font la plus grande sensation dans le public, et sont recherchées avec un empressement sans égal, plus sans doute à raison du personnage qu’elles concernent et de l’objet qu’elles traitent, que de leur mérite intrinsèque. Elles ne valent pas, à beaucoup près, les Philippiques, qui parurent dans le temps de la Régence, et attribuées au sieur La Grange Chancel. Le pamphlet en question est plein d’injures atroces, dites presque toujours en termes impropres, sans chaleur, sans élévation, sans enthousiasme. Le style en est dur et grossier autant que les choses. C’est plutôt de la prose rimée qu’une ode. Il y a cependant quelques strophes, ou parties de strophes tout-à-fait différentes ; ce qui annoncerait l’ouvrage de deux mains, ou celui d’un écolier corrigé en des endroits par main de maître. En un mot, c’est plutôt une pièce historique qu’une pièce de poésie[2].

  1. Claude-Antoine Guyot Desherbiers, né à Joinville, le 20 mai 1745, mort au Mans le 5 mars 1828, est auteur des Chancelières. Voyez la Bibliographie de la France, 1830, p. 111. ― R.
  2. Cet article est emprunté au Journal historique de la révolution opérée