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MEMOIRES SECRETS.

plus propres pour la Comédie Italienne, et qui, par leur disparate avec l’ensemble, font une dissonance qui révolte les moins connaisseurs.

14. — Outre les couplets dont on a parlé contre le vulgaire des nymphes de l’Opéra, on a fait des cantiques particuliers en l’honneur des principales actrices. Mademoiselle Rosalie a paru mériter spécialement l’attention du Santeuil du théâtre lyrique. On recherche beaucoup cet Hymne à sa gloire, très-méchant, très-ordurier, et qui par-là fait fortune ; mais il est très-rare[1].

15. — On a fait aussi en l’honneur de mademoiselle Dervieux un Cantique[2] non moins atroce que celui dont on a parlé contre mademoiselle Rosalie. On peut juger par le style de ces deux ouvrages, par leur tournure informe, qu’ils ne sont point composés par un poète véritable, mais qu’ils sont éclos dans les sociétés de ces demoiselles, dont les coryphées se sont évertués à qui injurierait le mieux la divinité adverse.

16. — On a fait ce distique sur les mots lex, rex :


Rex servat legem, regem lex optima servat ; Lex sine rege jacet, rex sine lege nocet.

17. — On répand un extrait des Centuries de Nostradamus, No 53, page 161, édition d’Amsterdam. CIↃ ICC LXVII. chez Daniel Winkerausan.


Peste, famine, feu, et ardeur non cessée,
Foudre, grand’grêle, temple du ciel frappé,
Édit, arrêt et griève loi cassée,
Chef inventeur, ses gens et lui chassé.

  1. V. 26 décembre 1770. — R.
  2. V. la note 2 de la page 246. — R.