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JUIN 1770.

2. — On a donné pour première nouveauté, sur le théâtre de la cour, à Fontainebleau, Thémire, comédie en un acte, mêlée d’ariettes, avec divertissement, dont les paroles sont du sieur Sédaine, et la musique du sieur Duni[1]. Cette pièce a déjà été exécutée sur le théâtre du sieur Bertin, trésorier des parties casuelles.

Le samedi 27 on y a exécuté les Deux Avares, comédie aussi mêlée d’ariettes, en deux actes, paroles du sieur de Falbaire, musique du sieur Grétry[2]. Cette pièce paraît avoir eu beaucoup de succès ; car on ne peut trop en décider à la représentation, où l’on sait que personne ne peut applaudir, et que les battemens de mains sont interdits, ce qui rend le spectacle très-froid.

Le samedi, 10 novembre, on doit donner la Closière, ou le Vin nouveau, comédie nouvelle en un acte, mêlée d’ariettes, paroles de M. le marquis de Pezai, musique de M. Kohaut, avec divertissement ; et pour quatrième et dernière nouveauté en opéras comiques, on jouera, le mardi 13, l’Amitié à l’épreuve, comédie en deux actes, mêlée d’ariettes, paroles du sieur Favart, musique du sieur Grétry, avec divertissement. L’Opéra devait exécuter deux actes nouveaux, la Fête de Flore, paroles de M. de Saint-Marc, musique du sieur Trial ; et Zénis et Almasie, paroles de M. Champfort, musique du sieur La Borde, premier valet de chambre du roi.

3. — Depuis le voyage de Fontainebleau, comme il y a eu des articles changés aux spectacles, on a fait ce qu’on appelle un nouveau répertoire, c’est-à-dire une liste qu’on a portée à M. le Dauphin. Ce prince l’a reçue et jetée au feu sur-le-champ, sans la lire, en di-

  1. V. 30 novembre 1770. — R.
  2. V. 7 décembre 1770. — R.