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MEMOIRES SECRETS.

qui auront régné successivement, vient d’adresser une Epître à mademoiselle Dervieux, jeune danseuse de l’Opéra, qui à des grâces naissantes joint un talent très décidé pour son art.

20. — Les Comédiens Italiens ordinaires du roi, qui depuis long-temps n’avaient rien donné de nouveau, ont joué aujourd’hui pour la première fois le Nouveau Marié, ou les Importuns, opéra comique en un acte mêlé d’ariettes. Le public, sachant que ces Comédiens avaient beaucoup d’autres pièces qu’ils réservaient pour Fontainebleau, et qu’ils ne donnaient celle-là que parce qu’ils la jugeaient la plus médiocre, ne s’est pas pressé d’y aller, en sorte qu’il y avait fort peu de monde ; cependant elle n’a pas tombé et aura quelques représentations. Les paroles sont du sieur Cailhava d’Estandoux qui a mieux réussi aux Français. La musique est d’un auteur peu connu[1], et l’on sait qu’en généralsous les auspices de celle-ci que passe le poëme.

— La querelle de M. Thomas avec M. Séguier a donné lieu à une espèce d’épigramme ou de chanson, qui roule sur le zèle hypocrite que ce dernier a fait paraître pour la religion dans son Réquisitoire, et qu’on assimile à l’ardeur que le sieur Fréron affecte dans ses feuilles pour la même cause :


Entre Séguier et Fréron
Jésus disait à sa mère :
« Enseignez-moi donc, ma chère,
Lequel est le bon larron ? »

22. — M. le chevalier de Laurès, auteur estimable qui a remporté plusieurs fois le prix à l’Académie Fran-

  1. Baccelli. — R.