Page:De Bachaumont - Mémoires secrets Tome 3 - 1769-1772 - Ravenel - Ed. Brissot-Thivars - 1830.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
147
MARS 1770.

chitecte du prince des Deux-Ponts, vient de publier un Mémoire[1], où il prétend que les piliers de ce nouvel édifice n’en pourront jamais supporter la coupole. Il fait, à cette occasion, une description de ceux de Saint-Pierre de Rome et de l’église des Invalides, qui, quoique de la même proportion, ne soutiennent que des dômes beaucoup inférieurs. Cette assertion est étayée de l’appareil scientifique d’une infinité de calculs algébriques. M. Souflot annonce que toute sa réponse sera d’élever sa coupole et de prouver la possibilité du fait par le fait même. L’audace du sieur Patte paraît d’autant plus grande, qu’il n’a jamais rien fait, et que son adversaire est déjà connu par plusieurs ouvrages, surtout par un dôme construit à Lyon.

7. — Mémoire du sieur Billard, écuyer, contre M. le procureur du roi. Telle est la nouvelle défense qui paraît en faveur de ce fameux hypocrite. Elle est signée du sieur Aubry, avocat, est imprimée, et se répand par la famille de l’accusé avec la plus grande profusion.

9. — Depuis quelques jours le bruit court que mademoiselle Clairon ne fera point le rôle d’Athalie, quoiqu’elle l’ait déjà répété : ce qui la mortifie infiniment ; mais elle paraîtra toujours dans le rôle d’Aménaïde. On assure que madame Du Barry a obtenu du roi qu’on ne ferait pas un passe-droit aussi injuste à mademoiselle Dumesnil. D’un autre côté, madame de Villeroi se donne de grands mouvemens pour empêcher ce nouvel arrangement. On connaît la passion extrême qu’a cette dame pour mademoiselle Clairon, et combien elle est zélée

  1. Mémoire sur la construction de la coupole projetée pour couronner l’église de Sainte-Geneviève. Paris, 1770, in-4°. — R.