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MEMOIRES SECRETS.

pour l’adversaire qui a bec et ongles, et certainement ne sera pas en reste.

4. — M. le comte de Lauraguais, pour mieux constater envers M. Boutin son désaveu de la hardiesse criminelle avec laquelle l’imprimeur du nouveau Mémoire la Compagnie des Indes a couché en toutes lettres le nom de cet intendant des finances, a écrit des lettres à différens ministres où il exprime sa façon de penser cet égard. Dans celle à M. le comte de Saint-Florentin, ce seigneur trouve la conduite de l’imprimeur d’autant plus répréhensible, et d’autant plus contraire à la sienne, qu’il déclare n’avoir jamais d’autre usage, en parlant de M. Boutin, que de l’appeler par B. Du reste, on attend avec impatience la réplique de ce seigneur à l’abbé Morellet dont la lettre excite l’indignation générale, comme écrite avec une insolence singulière. On est surpris que l’auteur du Mercure ait osé l’insérer, et plus encore que le censeur l’ait laisser passer.

5. — M. le duc de Villars, gouverneur de Provence, vient de mourir dans son gouvernement. Ce seigneur, fils du maréchal de ce nom, n’avait pas couru la même carrière et avait bien dégénéré de la vertu de ses ancêtres. Il était taxé d’un vice qu’il avait mis à la mode à la cour, et qui lui avait valu une renommée très-étendue, comme on peut le voir dans la Pucelle. Du reste, il avait beaucoup d’esprit ; il était homme de lettres, et membre de l’Académie Française depuis 1734. Il était aimé dans son gouvernement, où il s’était fort bien comporté à certains égards.

6. — La nouvelle église de Sainte-Geneviève n’avance point, faute d’argent. Dans cet intervalle, les critiques s’exercent à y chercher des défauts. Le sieur Patte, ar-