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MARS 1770.

flétrissure du Parlement, lui sera vraisemblablement dénoncé et pourrait faire quelque peine à son auteur, n’avait eu la prudence de n’y pas mettre son nom. On croit que pour donner plus d’éclat à cette proscription, la cour n’en connaîtra qu’en présence de l’assemblée de nosseigneurs du clergé.

8. — Il y a dans Paris une petite rue, près la place des Victoires, qu’on appelle la rue Vide-Gousset ; un de ces jours on a trouvé ce nom effacé, et l’on y avait substitué : rue Terray.

On voit des pasquinades de différentes espèces, entre autres une caricature représentant un lièvre avec un cordon bleu, après lequel court un lévrier traînant une canne à bec-de-corbin. Sur le plan de derrière est un homme en simarre, avec un fusil à deux coups, qui paraît viser le premier et attendre successivement le second.


On a frappé aussi une estampe, où l’on remarque les fermiers-généraux à genoux, et M. l’abbé Terray qui leur donne des cendres, avec cette inscription au bas : Memento homo, quia pulvis es, et in pulverem reverteris.

9. — Vers à madame la comtesse Du Barry,
À l’occasion de sa division avec M. le duc de Choiseul[1].

Déesse des plaisirs, tendre mère des Grâces,
Pourquoi veux-tu mêler aux fêtes de Paphos
PourLes noirs soupçons, les honteuses disgrâces ?
Ah ! pourquoi méditer la perte d’un héros !
Ah ! Ulysse est cher à la patrie,
Ah ! Il est l’appui d’Agamemnon :
Sa politesse active et son vaste génie

  1. Ces vers sont attribués à M. Lantier par A. A. Barbier dans son Supplément à la Correspondance littéraire de Grimm : d’autres les donnent à Boufflers. Ils ont été compris dans l’édition des Œuvres de ce poète publiée en 1826, chez Furne. — R.