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MEMOIRES SECRETS.

et les plus noires, il le fait arriver à une catastrophe proportionnée aux horreurs qui la préparent. Tout cela est indiqué dans quelques argumens, et le dialogue n’est autre chose que des exclamations vagues, et sans ordre, et sans aucun sens, entremêlés d’une immensité de points et d’énormes lacunes indiquant les réticences. Chaque chant, ou acte, est précédé d’une magnifique estampe qui représente la principale scène du moment. Le tout est accompagné des ornemens typographiques sous lesquels nos auteurs modernes cachent leurs haillons et leur misère.

11. — Entre tous les quolibets qu’a fait enfanter M. l’abbé Terray, le meilleur sans contredit est celui qu’on attribue à M. le duc de Noailles, depuis long-temps en possession d’en dire d’excellens sous le nom du duc d’Ayen, et qui n’a pas dégénéré. On criait à Versailles les nouveaux arrêts du Conseil, quoique ce ne fût pas l’usage autrefois ; mais cela se pratique aujourd’hui. Le roi, peu accoutumé à ces clameurs, demanda ce que c’était « C’est, lui dit le duc de Noailles, la grace de Billard qu’on crie. »

12. — Les Comédiens Français se disposent à remettre au théâtre Athalie, avec les chœurs et toute la pompe du spectacle[1]. L’abbé Gauzergue, musicien estimé pour la musique d’église, est chargé de refaire celle de cette tragédie. On doit commencer les répétitions dès ce carême, et l’exécution doit s’en faire à Versailles dans nouvelle salle, pour le mariage de M. le Dauphin.

13. — Une jeune personne ayant écrit en vers à M. de Voltaire, ce patriarche du Parnasse, reprenant sa lyre a répondu par ceux-ci :

  1. V. 23 mai 1770. — R.