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FÉVRIER 1770.

ces Dialogues écrits en style socratique, c’est-à-dire dont l’ironie fait la figure dominante. Ils se disposent à répondre, mais on doute qu’ils le fassent avec succès. M. l’abbé Galiani, secrétaire d’ambassade de Naples, est l’auteur des Dialogues en question.


9. — À M. l’abbé Delille,
Auteur de la Traduction des Georgiques.

Jusqu’ici j’ai peu su la cause
Qui reproduit cet univers ;
Mais depuis que j’ai lu tes vers
Je crois à la métempsycose :
Delille est un nom supposé ;
Je reconnais dans ton langage
Virgile même francisé
Qui nous traduit son propre ouvrage.

Par un Ecolier.

Telle est la manière dont M. de La Harpe, petit compagnon travaillant au Mercure, sous le sieur Lacombe, à présenté cette pièce dans le volume de ce mois, quoiqu’il sût très-bien qu’elle était de M. Dorat. Cette petite niche a vivement piqué ce dernier, et cela forme entre ces deux messieurs une guerre poétique qui amuse les spectateurs.

10. — M. Coqueley de Chaussepierre, avocat plus renommé par ses bouffonneries que par son éloquence, vient de lancer dans le public un persiflage contre ces drames monstrueux si à la mode aujourd’hui, péchant également contre le bon sens et contre la nature. Il a fait un poëme en quatre chants, intitulé le Roué Vertueux, dans lequel, après avoir conduit son héros à travers les aventures les plus merveilleuses, les plus compliquées