Dieu, ouvrage unique de M. Imhoff[1] ; une Requête à tous les Magistrats du royaume[2] sur l’abus des fêtes, etc. ; une Instruction du gardien des Capucins de Raguse à frère Pediculoso partant pour la Terre-Sainte[3] ; Tout en Dieu, commentaire sur Malbranche, par l’abbé de Tilladet[4]. On présume facilement que M. de Voltaire n’avoue pas ces écrits ténébreux, mais ses principes soutenus qu’on y retrouve, et surtout le malheureux charme de son style, n’en décèlent que trop l’auteur, et ils sont recherchés avec l’avidité ordinaire du public pour tout qui sort de sa plume.
14. — La chute du Saint-Père, le jour de son entrée Rome, a été célébrée par Marforio. On a gravé une estampe, où sa Sainteté est représentée tombant de cheval comme saint Paul ; et saint Ignace, qui en est le témoin, lui rappelle ce trait de l’Apôtre et lui crie : « Clément ! Clément ! pourquoi me persécutes-tu ? »
15. — Les Comédiens Français ont donné samedi la première représentation des Deux amis, drame bourgeois de M. Caron de Beaumarchais, annoncé depuis long-temps sous différens titres, tels que le Bienfait rendu, le Marchand de Londres, la Tournée du fermier-général, etc. Cette pièce, prônée d’avance avec beaucoup d’emphase, a attiré une affluence prodigieuse, et madame la duchesse de Chartres l’a honorée de sa présence. L’auteur y a fait entrer des scènes si analogues aux circonstances du jour, qu’il avait excité une curiosité générale. C’est une double banqueroute qui fait l’intrigue du drame ;