scrit le 22 ma 1765[1]. Tel est le titre d’une brochure de cent cinquante-six pages in-12, petit caractère, suivie d’un supplément de trente et une pages, qui paraît depuis quelques jours furtivement. L’éditeur y rend compte de tout ce qui s’est passé jusqu’au 30 novembre dernier, concernant M. de La Chalotais et les autres prisonniers, et de tout ce qui a trait à cette affaire ; elle contient les anecdotes les plus étonnantes. On peut juger dans quel esprit ce Journal est rédigé, par ces mots qu’on y lit en tête.
« La terreur générale que les actes du pouvoir absolu ont répandu dans la province de Bretagne et dans tout le royaume, a empêché ce Journal de paraître plus tôt. Ce n’est qu’après avoir éprouvé des contradictions dont le détail étonnerait, que l’on est parvenu à l’imprimer.
« Le lecteur verra en frémissant les moyens que l’orgueil jaloux, la haine implacable, la vengeance cruelle, les secours que la justice, le sang, l’amitié, l’humanité, s’efforcent de lui offrir. »
27. — C’est bien M. de La Condamine qui, résident à Paris, a été chargé de diriger l’exécution du monument en faveur de M. de Maupertuis[2], mais ce sont les proches, les alliés et les amis du défunt, qui se sont disputé l’honneur de payer ce tribut à sa mémoire. Quelques-uns des parens et compatriotes de cet homme illustre désiraient que le monument fût placé à Saint-Malo, pour l’avoir sous leurs yeux ; mais l’artiste, M. d’Huez, de l’Académie de Peinture et de Sculpture, a bien voulu se relâcher sur le prix de son travail, pourvu que le mo-