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octobre 1766

sement, où elle déclare qu’elle a vu, par le choix des sujets, que les poètes aspiraient au solide honneur d’être utiles.

La première est l’héroïde de Marie Stuart, reine d’Écosse, écrite du château de Foderingay à Jacques VI, son fils et son successeur ; la seconde est une Épître adressée aux rois conquérans[1] ; la troisième est intitulée le Génie[2] ; la quatrième, idée du Sage. Le Discours sur la Philosophie, cinquième pièce, est de M. Fontaine, auteur d’une autre pièce qui a eu l’accessit[3] ; la sixième, sur le danger d’être un grand homme, est de M.  Le Prieur ; la septième a pour titre Doit-on pleurer la mort des personnes qu’on aime ? La huitième, Èpître à un ami sur la recherche du bonheur ; la neuvième est une Épître que M.  Le B. D. adresse à une mère qui allaite son enfant ; la dixième roule sur les avantages de la médiocrité. La dernière pièce est une Épître adressée à un jeune homme qui veut embrasser la profession des lettres, qui, dévoré du besoin de la gloire, brûle d’illustrer sa mémoire et sa vie, et qui enfin, obscur par ses aïeux, cherche à s’ennoblir par lui-même.

20. — On vient enfin de publier l’Exposé succinct de la contestation qui s’est élevée entre M. Hume et M.  Rousseau, avec les pièces justificatives[4]. Cette brochure, de plus de cent pages, ne laisse aucun doute sur le fond de la guerre. Il paraît que la première cause est la Lettre supposée du roi de Prusse à Rousseau, écrite et avouée

  1. Cette épître est probablement du même auteur que celle à un jeune homme qui veut embrasser la profession des lettres, dont il sera parlé plus bas. Elles ont été imprimées ensemble. Dijon, Lagarde, 1766, in-8o. R.
  2. De Mercier. — R.
  3. V. 25 août 1766. — R.
  4. Traduit de l’anglais par Suard, avec une préface du traducteur. Londres (Paris), 1766, in-12. — R.