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octobre 1766

pour la tenue des États de Bourgogne, il est intitulé : le Choix, des Dieux, au les Fêtes de Bourgogne[1]. Il est en un acte, et a été exécuté à Dijon le 13 juillet dernier. L’auteur n’a sans doute pas prétendu donner une pièce régulière : s’il a eu dessein de faire des scènes agréables, quoique peu liées entre elles, des complimens spirituels et flatteurs, il a parfaitement réussi.

10. — Chanson de M.  le marquis de Saint-Aignan.

Soupirer près de ce qu’on aime
Est un plaisir doux et flatteur ;
Ainsi d’un objet enchanteur
On sait presser l’aveu suprême
Et s’avancer vers le bonheur.
Touchés d’une égale tendresse
Et consumés des mêmes feux,
Bientôt on soupire tous deux :
L’instant qui suit produit l’ivresse,
L’Amour triomphe… On est heureux !

14. — Les Égyptiens ont été les premiers qui ont eu des musées : c’était chez eux un lieu de la ville où l’on entretenait, aux dépens du public, un certain nombre de gens de lettres distingués par leur mérite, et dans lequel on rassemblait tout ce qui avait un rapport immédiat aux sciences et aux arts. À l’exemple de la ville d’Oxford, qui a un musée des plus considérables, il y a plusieurs années qu’on en a établi un à Londres, où non-seulement on rassemble tous les trésors des sciences et des arts, mais encore qu’on enrichit des portraits et des bustes de tous ceux qui ont illustré l’Angleterre par leurs

  1. Paris, Ve Duchesne, 1766, in 8°. Ce divertissement a eu deux éditions.