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octobre 1766

roles. Le fond de ce divertissement paraît avoir été composé à l’occasion d’une fête particulière. Il s’agit de célébrer la convalescence d’une jeune demoiselle qui a été inoculée. Il y a des couplets très-agréables relatifs à l’inoculation. Le fond, peu riche par lui-même, est embelli par des détails ingénieux, piquans et délicats : il nous rappelle à un genre qu’il était fâcheux d’avoir totalement abandonné. Il a fort bien repris.

3. — M. Hardion, de l’Académie Française et de celle des Inscriptions et Belles-Lettres, garde des livres et antiques du cabinet du roi, instituteur de Mesdames, est mort hier#1,

5. — Le public continue de témoigner sa bienveillance à Molé, et la part qu’il prend à sa maladie. L’espérance renaît sur son compte, mais il est à craindre que sa convalescence ne soit très-longue. Le vin lui ayant été conseillé pour ranimer son existence, dans l’épuisement total où il est, il a reçu en un jour plus de deux mille bouteilles de vin de toutes espèces, des différentes dames de la cour. Ce même acteur témoignant à mademoiselle Clairon que sa maladie lui coûtait beaucoup et le ruinerait, si l’on ne faisait quelque chose pour lui, il fut question de demander aux gentilshommes de la chambre une représentation ou deux gratis pour lui : mademoiselle Clairon lui dit qu’elle se chargerait volontiers de cette sollicitation, et même de jouer, si cela pouvait attirer plus de monde.

7. — M. l’abbé Guyot, aumônier de M. le duc d’Orléans, vient de nous donner une édition des Œuvres du Feu Père André, déjà connu par son Essai sur le beau.[1]

  1. La Biographie universelle, donne la date du 18 septembre 1766 comme celle de sa mort. — R.