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MÉMOIRES SECRETS

la moindre démarche pour l’obtenir. Mais douze volumes in-4o qu’il a donnes au public sur la plus haute géométrie (indépendamment de tous ses autres ouvrages), les représentations réitérées de ses confrères, et les vœux de tous les gens de lettres et du public, demandaient pour lui cette pension depuis plus de six mois. Quoiqu’il semblât dans cet intervalle que cette justice souffrait quelques difficultés, il a été vivement sollicité, comme nous l’apprenons par nos correspondans, d’accepter dans les pays étrangers les places les plus avantageuses et les plus brillantes. Ceux qui connaissent M.  d’Alembert ne s’étonneront pas qu’il ait fait à sa patrie et à ses amis ce nouveau sacrifice. Il y aurait eu lieu de s’étonner que la France fût le seul pays où l’on ne rendît pas justice à un savant qui donne de tels exemples. »

8. — M.  Du Clairon vient de nous donner la traduction d’une tragédie britannique, intitulée : Gustave Vasa ou le Libérateur de son pays[1]. La pièce est de M.  Henri Brooke, écuyer. Elle n’a presque point de rapport avec celle de M.  Piron[2]. Ces deux auteurs ont envisagé leur sujet d’une manière opposée. Il y a de grandes beautés dans ce drame, et des coups de pinceau dans la manière anglaise, que le traducteur a bien rendus.

9. — Copie d’une lettre de M.  de Voltaire à M. le marquis de Villette.

Au château de Ferney, le 4 janvier 1766.

C’est vous, Monsieur, qui m’avez appris que de

  1. Londres (Paris), 1766, in-8o. — R.
  2. Le Gustave Wasa de Piron fut représenté pour la première fois le 6 février 1733. — R.